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Alien on Acid said in Novembre 11th, 2009 at 20:39

Dead Man’s Bones: Dead Man’s Bones (Anti / Pias)

Rock

En dépit d’un nom atroce, Dead Man’s Bones développe une musique à la beauté sauvage, et parfois frugale. La bande-son idéale du prochain Halloween.

De certaines musiques, on affirme – apeuré mais subjugué – qu’elles envoûtent, agissent à la façon d’un charme : elles maraboutent avec des bouts de ficelle. L’âme n’a plus alors qu’à se rendre. Bien souvent, ce n’est même pas de la faute des musiciens : le génie leur est juste tombé dessus, parfois le temps d’une seule chanson où l’addition des membres du groupe vire au mystère mathématique, à la multiplication des pains. A cette magie occulte, aléatoire, d’autres musiques préfèrent provoquer le destin, se soumettant à la tyrannie, délicieuse et violente, de l’intelligence : ces musiques sont alors des complots.

L’album de Dead Man’s Bones est de ces complots : d’ici, on ne s’échappe pas. TV On The Radio, Radiohead ou Brian Eno – pour ne citer qu’eux – orchestrent eux aussi à leur façon ce triomphe discret de l’intelligence, qui sait s’effacer, au dernier moment, derrière la simplicité, la limpidité. Soit l’exact inverse des pompes du rock progressif qui étale, ramenard, sa maigre intelligence gonflée en baudruche. Ciel que cette simplicité semble complexe à apprivoiser. Par quelles circonvolutions Dead Man’s Bones a-t-il dû passer, à quel degré s’est-il mis en danger pour, aujourd’hui, parler une langue aussi claire, apaisée, neuve et pure ? C’est sur la foi d’une passion commune pour l’attraction du Manoir hanté de Disneyland que s’est scellée l’amitié entre le Canadien Ryan Gosling et l’Américain Zach Shields, les deux cerveaux champions de ping-pong de ce groupe au nom lourdaud, indigne de sa musique.

On est déçu : le palais hanté aurait été plus approprié pour cette musique certes spectrale mais surtout d’une richesse, d’une profusion assez sidérante. Il faut de l’espace, et du luxe, pour ainsi abriter cette fascinante ménagerie de fantômes, alignée comme à Broadway sur la scène d’un cabaret décoré à la main par David Lynch. L’innocence fiévreuse du doowop et la consternation glacée de Joy Division, l’illumination d’Animal Collective et l’acide mélancolie de Roy Orbison, la beauté frugale des Beach Boys et le psychédélisme tortueux des Flaming Lips : cette musique est un oxymore, une île impossible. Aux heures les plus fastes du label, quand s’y frottaient le surréalisme amphétaminé des Pixies et les langueurs éthérées des Cocteau Twins, Dead Man’s Bones aurait été un groupe parfait pour 4AD : à la fois voluptueux et glacé, libre de ses mouvements et dogmatique jusqu’au cinglé.

Car le groupe, comme les cinéastes Dogma, a choisi de s’imposer un hallucinant règlement intérieur, qui donne à cette musique sa fulgurance, son instinct, son inédit : jamais plus de trois prises ; pas de guitares électriques ; pas de métronome ; obligation pour le duo de jouer tous les instruments, même si c’est la première fois ; nécessité d’une chorale d’enfants… Tout ceci, au strict service d’une beauté un peu sauvage, récalcitrante, dérangée : un sortilège dont on ressort passablement ébranlé – mais qu’il est doux d’être ainsi secoué, purifié. Car on vous le garantit : jamais vous ne passerez un Halloween aussi délicieux, aussi terrifiant qu’en compagnie de ce squelette.
– Les Inrock –

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buzzandmusic said in Novembre 11th, 2009 at 20:43

et voila’ Alien toujours present eh eh eh

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